La caravane humaine au Sahara du monde, Par ce chemin des ans qui n'a [pas]1 de retour, S'en va traînant le pied, brùlée aux feux du jour, Et buvant sur ses bras la sueur qui l'inonde. Le grand lion rugit et la tempète gronde: À l'horizon fuyard, ni minaret, ni tour; La seule ombre qu'on ait, c'est l'ombre du vautour, Qui traverse le ciel, cherchant sa proie immonde. L'on avance toujours, et voici que l'on voit Quelque chose de vert que l'on se montre au doigt: C'est un bois de cyprès, semé de blanches pierres. Dieu, pour vous reposer, dans le désert du temps, Comme des oasis a mis les cimetières: Couchez-vous et dormez, voyageurs haletants!
Vingt mélodies pour chant et piano
Song Cycle by (Charles Gustave) Alban Cocural Dorcy (1856 - 1931)
2. La caravane humaine  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "La caravane", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Gyula Vargha) , "A karaván"
1 Chausson: "plus"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Lamento  [sung text not yet checked]
Ma belle amie est morte: Je pleurerai toujours; [Sous]1 la tombe elle emporte Mon âme et mes amours. Dans le ciel, sans m'attendre, Elle s'en retourna; L'ange qui l'emmena Ne voulut pas me prendre. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! La blanche créature Est couchée au cercueil. Comme dans la nature Tout me paraît en deuil! La colombe oubliée Pleure et songe à l'absent; Mon âme pleure et sent Qu'elle est dépareillée. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! Sur moi la [nuit]2 immense [S'étend]3 comme un linceul; Je chante ma romance Que le ciel entend seul. Ah! comme elle était belle, [Et comme]4 je l'aimais! Je n'aimerai jamais Une femme autant qu'elle. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer!
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Lamento", subtitle: "La chanson du pêcheur", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , no title, copyright ©
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "La mia bella amica è morta", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 227.
1 Viardot: "Dans"2 Viardot: "mer"
3 Fauré: "Plane"
4 Fauré: "Et combien"; Viardot: "Comme"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Bertram Kottmann , Pierre Mathé [Guest Editor] , Anne Rodier
6. Les papillons  [sung text not yet checked]
Subtitle: Pantoum
Les papillons couleur de neige Volent par essaims sur la mer ; Beaux papillons blancs, quand pourrai-je Prendre le bleu chemin de l'air ? Savez-vous, ô belle des belles, Ma bayadère aux yeux de jais, S'ils me [pouvaient]1 prêter leurs ailes, Dites, savez-vous où j'irais ? Sans prendre un seul baiser aux roses, À travers vallons et forêts, J'irais à vos lèvres mi-closes, Fleur de mon âme, et j'y mourrais.
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), title 1: "Les papillons", title 2: "Pantoum", written 1837, appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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- CHI Chinese (中文) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Motýli"
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Note: this poem was titled "Pantoum" in L'Eldorado and Fortunio, and titled "Les papillons" in other editions.
1 in some settings, "voulaient"; we will add further information when we obtain it.Researcher for this page: Emily Ezust [Administrator]
15. Rondalla  [sung text not yet checked]
Enfant aux airs d'impératrice, Colombe aux regards de faucon, Tu me hais, mais c'est mon caprice, De me planter sous ton balcon. Là, je veux, le pied sur la borne, Pinçant les nerfs, tapant le bois, Faire luire à ton carreau morne Ta lampe et ton front à la fois. Je défends à toute guitare De bourdonner aux alentours. Ta rue est à moi : je la barre Pour y chanter seul mes amours, Et je coupe les deux oreilles Au premier racleur de jambon Qui devant la chambre où tu veilles Braille un couplet mauvais ou bon. Dans sa gaine mon couteau bouge ; Allons ! qui veut de l'incarnat ? À son jabot qui veut du rouge Pour faire un bouton de grenat ? Le sang dans les veines s'ennuie, Car il est fait pour se montrer ; Le temps est noir, gare la pluie ! Poltrons, hâtez-vous de rentrer. Sortez, vaillants ! sortez, bravaches ! L'avant-bras couvert du manteau, Que sur vos faces de gavaches J'écrive des croix au couteau ! Qu'ils s'avancent ! seuls ou par bande, De pied ferme je les attends. À ta gloire il faut que je fende Les naseaux de ces capitans. Au ruisseau qui gêne ta marche Et pourrait salir tes pieds blancs, Corps du Christ ! je veux faire une arche Avec les côtes des galants. Pour te prouver combien je t'aime, Dis ! je tuerai qui tu voudras : J'attaquerai Satan lui-même, Si pour linceul j'ai tes deux draps. Porte sourde ! ... Fenêtre aveugle ! ... Tu dois pourtant ouïr ma voix ; Comme un taureau blessé je beugle, Des chiens excitant les abois ! Au moins plante un clou dans ta porte, Un clou pour accrocher mon cœur. À quoi sert que je le remporte Fou de rage, mort de langueur ?
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Rondalla", written 1847, appears in Émaux et Camées, first published 1847
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in the novel "Militona" in the journal La Presse, January 6 1847.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]