by Émile Deschamps (1791 - 1871)
Septième Mouvement
Language: French (Français)
Final : La foule accourt au cimetière -- Rixe des Capulets et des Montagus -- Récitatif et Air du Père Laurence -- Serment de réconciliation CHŒUR DES MONTAGUS Quoi ! Roméo de retour ! Roméo ! Pour Juliette il s'enferme au tombeau Des Capulets que sa famille abhorre ! Ah ! malédiction sur eux ! Roméo ! Ciel ! Morts, tous les deux ! Et leur sang fume encore ! Ah ! quel mystère affreux ! CHŒUR DES CAPULETS Quoi ! Roméo de retour ! Roméo ! Des Montagus ont brisé le tombeau De Juliette, expirée à l'aurore ! Ah ! malédiction sur eux ! Juliette ! Ciel ! Morts, tous les deux ! Et leur sang fume encore ! Ah ! quel mystère affreux ! Récitatif LE PÈRE LAURENCE Je vais dévoiler le mystère : Ce cadavre, c'était l'époux De Juliette ! -- Voyez-vous Ce corps étendu sur la terre ? C'était la femme, hélas ! de Roméo ! -- C'est moi Qui les ai mariés ! LES DEUX CHŒURS Mariés ! LE PÈRE LAURENCE Oui, je dois L'avouer. -- J'y voyais le gage salutaire D'une amitié future entre vos deux maisons... LES DEUX CHŒURS Amis des Montagus/Capulets, nous !... Nous les maudissons ! LE PÈRE LAURENCE Mais vous avez repris la guerre de famille ! Pour fuir un autre hymen, la malheureuse fille, Au désespoir, vint me trouver : »Vous seul, s'écria-t-elle, auriez pu me sauver ! Je n'ai plus qu'à mourir !« -- Dans ce péril extrême, Je lui fis prendre, afin de conjurer le sort, Un breuvage qui, le soir même, Lui prêta la pâleur et le froid de la mort. LES DEUX CHŒURS Un breuvage ! LE PÈRE LAURENCE Et je venais sans crainte Ici la secourir. Mais Roméo, trompé, dans la funèbre enceinte M'avait devancé pour mourir Sur le corps de sa bien-aimée ; Et, presqu'à son réveil, Juliette, informée De cette mort qu'il porte en son sein dévasté, Du fer de Roméo s'était contre elle armée, Et passait dans l'éternité Quand j'ai paru ! -- Voilà toute la vérité ! LES VIEILLARDS CAPULETS ET MONTAGUS (avec consternation) Mariés ! Air LE PÈRE LAURENCE Pauvres enfants que je pleure, Tombés ensemble avant l'heure, Sur votre sombre demeure Viendra pleurer l'avenir ! Grande par vous dans l'histoire, Vérone, un jour, sans y croire, Aura sa peine et sa gloire Dans votre seul souvenir ! Où sont-ils maintenant ces ennemis farouches, Capulets, Montagus ! Venez, voyez, touchez... La haine dans vos cœurs, l'injure dans vos bouches, Des ces pâles amants, barbares, approchez ! Dieu vous punit dans vos tendresses, Ses châtiments, ses foudres vengeresses, Ont le secret de nos terreurs ! Entendez-vous sa voix qui tonne : »Pour que là-haut ma vengeance pardonne, Oubliez vos propres fureurs !« Rixe des Capulets et des Montagus CHŒUR DES CAPULETS Mais notre sang rougit leur glaive ! CHŒUR DES MONTAGUS Le nôtre aussi contre eux s'élève. LES CAPULETS Ils ont tué Tybalt ! LES MONTAGUS Qui tua Mercutio ? LES CAPULETS Et Pâris donc ? LES MONTAGUS Et Benvolio ? LES CAPULETS Perfides ! point de paix ! LES MONTAGUS Non, lâches, point de trêve ! LES DEUX CHŒURS Non, non, non, non ! Invocation du Père Laurence LE PÈRE LAURENCE (avec indignation) Silence ! malheureux ! pouvez-vous sans remords, Devant un tel amour étaler tant de haine ? Faut-il que votre rage en ces lieux se déchaîne, Rallumée aux flambeaux des morts ? Grand Dieu qui vois au fond de l'âme, Tu sais si mes vœux étaient purs ! Grand Dieu ! d'un rayon de ta flamme Touche ces cœurs sombres et durs ! Et que ton souffle tutélaire, A ma voix sur eux se levant, Chasse et dissipe leur colère, Comme la paille au gré du vent ! CHŒURS DES MONTAGUS Ô Juliette, douce fleur, Dans ces moments suprêmes Les Montagus sont prêts eux-mêmes A s'attendrir sur ton destin. CHŒURS DES CAPULETS Ô Roméo, jeune astre éteint, Dans ces moments suprêmes Les Capulets sont prêts eux-mêmes A s'attendrir sur ton destin. LES DEUX CHŒURS Dieu ! quel prodige étrange ! Plus d'horreur, plus de fiel ! Mais des larmes du ciel ! Toute notre âme change ! Serment LE PÈRE LAURENCE Jurez donc, par l'auguste symbole, Sur le corps de la fille et sur le corps du fils, Par ce bois douloureux qui console, Jurez tous, jurez par le saint crucifix, De sceller entre vous une chaîne éternelle De tendre charité, d'amitié fraternelle ; Et Dieu, qui tient en main le futur jugement, Au livre du pardon inscrira ce serment ! PETIT CHŒUR DU PROLOGUE ET LE PÈRE LAURENCE Jurez tous, par l'auguste symbole, Sur le corps de la fille et sur le corps du fils, Par ce bois douloureux qui console, Jurez tous par le saint crucifix, De sceller entre vous une chaîne éternelle De tendre charité, d'amitié fraternelle ; Et Dieu, qui tient en main le futur jugement, Au livre du pardon inscrira ce serment ! Vous jurez tous d'éteindre enfin tous vos ressentiments. Amis !... Ah ! LES DEUX CHŒURS Nous jurons, par l'auguste symbole, Sur le corps de la fille et sur le corps du fils, Par ce bois douloureux qui console, Nous jurons tous par le saint crucifix, De sceller entre nous une chaîne éternelle De tendre charité, d'amitié fraternelle ; Et Dieu, qui tient en main le futur jugement, Au livre du pardon inscrira ce serment ! Nous jurons tous d'éteindre enfin tous nos ressentiments. Amis !... pour toujours !
Authorship:
- by Émile Deschamps (1791 - 1871), loosely based on Shakespeare's play [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Hector Berlioz (1803 - 1869), "Septième Mouvement", 1839 [soli, chorus, and orchestra], from the symphony Roméo et Juliette, no. 7. [text verified 1 time]
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
This text was added to the website: 2009-10-25
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