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Y yo que me la llevé al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toqué sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos. Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido y un horizonte de perros ladra muy lejos del río. * Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quitó el vestido. Yo, el cinturón con revólver. Ella, sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos. No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena, yo me la llevé del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios. Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. Le regalé un costurero grande de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando la llevaba al río.
Authorship:
- by Federico García Lorca (1898 - 1936), "La casada infiel", appears in Romancero gitano, no. 6 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Juan José Castro (1895 - 1968), "La casada infiel", 1946. [voice and piano] [ sung text checked 1 time]
- by Juan José Castro (1895 - 1968), "La casada infiel", 1938 [voice and piano], from Seis canciones de García Lorca, no. 6. [ sung text not yet checked against a primary source]
- by Carlos Chávez (1899 - 1978), "La casada infiel", 1941. [mezzo-soprano or baritone and piano] [ sung text not yet checked against a primary source]
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- FRE French (Français) (Guy Laffaille) , "La femme infidèle", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website between May 1995 and September 2003.
Line count: 56
Word count: 259
Et je l'ai amenée à la rivière croyant qu'elle était fille mais elle avait un mari. C'était la nuit de la Saint Jacques et on était oresque obligé. Les lanternes se sont éteintes et les grillons se sont allumés. Dans les derniers tournants je touchai ses seins endormis, et ils se sont ouverts à moi aussitôt comme un bouquet de jacinthes. L'amidon de son jupon résonnait à mes oreilles, comme un morceau de soie fendu par dix couteaux. Sans lumière d'argent à leurs cimes les arbres ont grandi et un horizon de chiens aboyait très loin de la rivière. * Passés les mûres, les roseaux et les ronces, sous la masse ses cheveux j'ai fait un creux dans la terre. Moi j'ai enlevé ma cravate. Elle a ôté sa robe. Moi, la ceinture avec le revolver. Elle ses quatre corsages. Ni les nards ni les coquillages n'ont un toucher si fin, ni les cristaux sous la lune ne brillent avec un tel éclat. Ses cuisses glissaient loin de moi comme des poissons surpris, à moitié pleines de feu, à moitié pleines de glace. Cette nuit j'ai couru sur le meilleur des chemins, monté sur une jument de nacre sans bride et sans étriers. Je ne veux pas dire, entre hommes, les choses qu'elle m'a dites, la lumière de la raison me dit d'être plus discret. Barbouillée de sable et de baisers je l'ai menée à la rivière, quand contre l'air se battaient les épées des lys. Je me comportais comme je suis, comme un vrai gitan que je suis. Je lui ai donné une boîte à couture de grande taille en satin jaune paille, et je ne veux pas tomber amoureux parce qu'en ayant un mari elle m'a dit qu'elle était fille quand je la menais à la rivière.
Authorship:
- Translation from Spanish (Español) to French (Français) copyright © 2016 by Guy Laffaille, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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Based on:
- a text in Spanish (Español) by Federico García Lorca (1898 - 1936), "La casada infiel", appears in Romancero gitano, no. 6
This text was added to the website: 2016-01-13
Line count: 56
Word count: 299