by Anonymous / Unidentified Author
Translation by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869)
Quand assise à douze ans à l’angle du...
Language: French (Français)  after the Italian - Calabrian
Quand assise à douze ans à l’angle du verger, Sous les citrons en fleurs ou les amandiers roses, Le souffle du printemps sortait de toutes choses, Et faisait sur mon cou mes boucles voltiger, Une voix me parlait si douce au fond de l’ame, Qu’un frisson de plaisir en courait sur ma peau ; Ce n’était pas le vent, la cloche, le pipeau, Ce n’était nulle voix d’enfant, d’homme ou de femme ; C’était vous ! c’était vous, ô mon Ange gardien, C’était vous dont le cœur déjà parlait au mien ! Quand plus tard mon fiancé venait de me quitter, Après des soirs d’amour au pied du sycomore, Quand son dernier baiser retentissait encore Au cœur qui sous sa main venait de palpiter, La même voix tintait long-temps dans mes oreilles, Et sortant de mon cœur m’entretenait tout bas ; Ce n’était pas sa voix ni le bruit de ses pas, Ni l’écho des amans qui chantaient sous les treilles ; C’était vous ! c’était vous, ô mon Ange gardien, C’était vous dont le cœur parlait encore au mien ! Quand jeune et déjà mère autour de mon foyer J’assemblais tous les biens que le ciel nous prodigue, Qu’à ma porte un figuier laissait tomber sa figue Aux mains de mes garçons qui le faisaient ployer, Une voix s’élevait de mon sein tendre et vague, Ce n’était pas le chant du coq ou de l’oiseau, Ni des souffles d’enfans dormant dans leur berceau, Ni la voix des pêcheurs qui chantaient sur la vague ; C’était vous ! c’était vous, ô mon Ange gardien, C’était vous dont le cœur chantait avec le mien ! Maintenant je suis seule et vieille à cheveux blancs, Et le long des buissons abrités de la bise, Chauffant ma main ridée au foyer que j’attise, Je garde les chevreaux et les petits enfans ; Cependant dans mon sein la voix intérieure M’entretient, me console et me chante toujours ; Ce n’est plus cette voix du matin de mes jours, Ni l’amoureuse voix de celui que je pleure, Mais c’est vous, oui, c’est vous, ô mon Ange gardien, Vous dont le cœur me reste et pleure avec le mien.
G. Garros sets stanzas 1-2, 4
About the headline (FAQ)
Confirmed with Revue des Deux Mondes, période initiale, tome 1, 1834 (p. 682-693), in Alphonse de Lamartine's article "Destinées de la poésie"
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), no title [author's text checked 1 time against a primary source]
Based on:
- a text in Italian - Calabrian by Anonymous/Unidentified Artist [text unavailable]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Gracian Garros (1806 - 1872), "L'Ange gardien", stanzas 1-2,4 [ voice and piano ], Éd. O. Legouix, in Les soirées d'hiver, chansonnettes & romances, no. 6 [sung text not yet checked]
- by Eduard Lassen (1830 - 1904), "La Vieille d'Amalfi", published 1869 [ voice and piano ], from 12 mélodies, no. 10, Mainz, Schott [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2023-03-12
Line count: 40
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